Le terrain Bouchaballe - Les deux oeuvres de Max Jacob


Inspiré par ces démêlés, Max Jacob a écrit une pièce de théâtre et un roman intitulés tous deux Le Terrain Bouchaballe et publiés respectivement en 1910 et 1923. La pièce de théâtre est donc antérieure au roman et a été ignorée pendant des années car on la croyait perdue, mais elle fut retrouvée en 1964. C’est une pièce en trois actes, évoquant Quimper à la fin du XIXème siècle à travers le développement du débat municipal que suscite le leg d’un terrain à la ville par un certain Couchouren pour la construction du théâtre.


Le théâtre Max Jacob

Dans les livres, les noms Couchouren et Quimper sont remplacés par Bouchaballe et Guichen, provoquant un effet burlesque. Le Maire Lecourbe, partisan du théâtre, est opposé à Mr Simmonot, qui veut exploiter la houille présente dans le terrain, et au Marquis De Reversy, qui veut y bâtir un asile de vieillards.


Les arguments se succèdent alors rapidement dans cette œuvre drôle et entraînante et comme le dit Irénée, un des personnages : « Ah, ce testament ! Mes années de collège en ont été bercées. On ne parlait que du testament Bouchaballe à votre table, mon oncle : Attaquera... attaquera pas... attaquera. Juridiction, cassation, déposition, contradiction, droit des ayant-droit, appel, rappel, contre appel... » De nombreuses aventures en perspective...

Affiche Terrain Bouchaballe


Le roman évoque, à travers une action fortement inspirée de cette même affaire, les souvenirs d’enfance de Max Jacob. En effet, la part belle du livre est consacrée à une description précise des sites principaux de sa ville natale, à laquelle il est visiblement très attaché, en décrivant par exemple la rivière de Quimper : L’Odet, suivie d’un chemin de halage, poursuit son cours élargi jusqu’à l’océan à travers la campagne.


Quimper

Mais le livre n’a pas été très bien accueilli par les Quimpérois de l’époque, en raison des descriptions moqueuses de personnes très reconnaissables, que Max Jacob masque derrière ses personnages. Cependant, plutôt que méchanceté volontaire ou haine contre les Quimpérois, c’est surtout un hommage à sa ville natale que l’écrivain a voulu rendre avec une description précise du paysage et de ses habitants.


Il faut savoir que Max Jacob était lui-même opposé au projet du théâtre car il refusait de transformer Quimper au nom du progrès et de l’ambition. C’était un sacrilège à ses yeux, étant attaché à la ville de son enfance et refusant de la voir changer. Ah ! Guichen a bien changé depuis le charbon... se dit-il dans son roman, après avoir évoqué sa ville quelques années auparavant...



Le Théâtre de Cornouaille

1998 : le nouveau Théâtre de Cornouaille





Page précédenteIndexPage suivante